(28/06-2024) – Hier soir (heure des US, environ 3h00 du matin en France) il y a eu ce débat très attendu un président en exercice (Joe Biden) et un ancien président (Donald Trump).
Vous pouvez parier que la moitié des spectateurs étaient là autant par curiosité morbide que par véritable intérêt pour l’élection. C’est dire à quel point ce débat était attendu.
Les deux grandes questions de la soirée étaient : « Est-ce que Donald Trump pourrait se contrôler ? » et « Est-ce que Joe Biden tiendrait le coup pendant 90 minutes ? ».
La réponse à la première question : « oui ». À la seconde ? « Naaaaah! Pas vraiment ».
La performance du président Biden a été, comment dire… catastrophique?
Le seul compliment que je puisse lui adresser est qu’il a survécu au débat.
Confus, perdu, trébuchant, marmonnant et visiblement très en colère. Mais il était toujours debout et respirait lorsque le débat s’est terminé.
Franchement, c’était choquant.
Le premier sujet abordé fut l’inflation, et Biden a commencé par une réponse qui ressemblait plus à un tour de manège sur les montagnes russes qu’à un discours cohérent.
Le tout était émaillé d’une foule d’attaques aléatoires contre Trump. Biden y a été de bon cœur et très circulaire. En une attaque d’une minute par rapport à l’inflation, il y a inclus des attaques par rapport à la COVID et aux médicaments sur ordonnance…
On aurait dit un mixeur à pleine puissance sans couvercle: des morceaux partout et rien de bien relié.
Pendant ce temps, Trump s’est montré incroyablement « non-trumpien » (nouvelle suggestion pour le Robert).
Les téléspectateurs démocrates qui espéraient le voir perdre la tête ou au moins son sang-froid auront été déçus.
La stratégie de l’équipe Trump était simple: ne pas se laisser déstabiliser par les provocations de Biden. Et ça a marché.
En restant (osons-le dire) présidentiel, Trump a montré à tout le monde ce que CNN et MSNBC avaient dit qu’il ne pouvait pas faire : il s’est comporté comme un adulte.
Oui, un adulte ! Cela peut sembler logique vu son âge, mais le récit construit par les démocrates sur Trump est celui d’un fol instable prêt à tout faire exploser pour sa propre gloire.
Donc, le simple fait de ne pas écumer de rage et de rester calme a été perçu comme une victoire personnelle.
Quant à Biden, quand il ne parlait pas, il avait l’air confus, voire complètement paumé. Un peu du genre: « Mais qu’est-ce que je fous là? Ah oui, c’est… euh… Machin… Ah oui! Trump! »
Quand il parlait, c’était encore pire.
À un moment, il a parlé de « milliers de trillionnaires », avant de se corriger et de parler de « milliardaires ».
Il a minimisé les crimes commis par des immigrants illégaux en disant que les Américaines sont aussi violées et assassinées par des Américains.
C’était bizarre et, pour être honnête, vraiment triste. Cet homme devrait se trouver dans un EHPAD à profiter de sa retraite plutôt que d’être pompé à la cocaïne (ou je ne sais quelle drogue) et baladé de droite à gauche.
L’absence de public a donné au débat une ambiance étrange. C’était comme regarder un groupe jouer un concert dans une salle vide.
Contre toute attente, cela n’a pas trop affecté l’énergie de l’événement. La haine palpable entre les deux hommes a largement compensé cette absence.
Trump, qui se nourrit habituellement de la foule, semblait plus concentré sans elle. Son sarcasme habituel était bien présent, mais sans les interruptions d’applaudissements, il n’a pas détourné l’attention de la substance du débat. I
Il faut rappeler que Trump a tourné toutes les saisons de « The Apprentice » sans public (du moins pour les scènes de la salle de réunion), donc, être filmé sans spectateurs n’est pas une nouveauté pour lui.
Biden, malgré ses 50 ans d’expérience dans les débats politiques, n’a visiblement pas l’habitude de débattre dans un cône de silence. À Camp David, pendant ses entraînements, il y avait plus de monde dans le hangar de répétition que sur la scène du débat. Et cela s’est vu. Biden semblait chercher ses mots comme s’il cherchait ses clés dans une maison sombre. Il était évident qu’il peinait à se rappeler des points qu’on lui avait martelés.
Un véritable désastre!
L’affaire est personnelle entre ces deux hommes. Accusations d’infidélité, de corruption… Je crois que la seule chose évitée a été le meurtre. Mais sinon, tout y est passé!
Trump a fait exactement ce qu’il devait faire.
Biden ? À part le fait qu’il n’est pas tombé, il n’a rien réussi.
C’était choquant.
La grande question maintenant est de savoir si Biden a assez bien performé pour rester candidat à la convention démocrate.
Dans les semaines à venir, les méga donateurs et les élites du parti, y compris Barack Obama et les Clinton, se réuniront pour discuter de la possibilité d’une « rencontre décisive » avec lui.
Ils vont peser les avantages et les inconvénients de son remplacement, et surtout par qui.
D’après moi, les démocrates commettent une grave erreur s’ils gardent Biden. Incontestablement, ses cellules grises sont déjà à l’EHPAD et l’attendent.
Il y a d’autres démocrates qui pourraient gagner contre Trump. L’élection est en novembre, dans 5 mois, si les démocrates veulent gagner, il est grand temps pour eux de changer de cheval. (Cyril Malka)
Si vous voulez voir le débat, c’est ici:
Cécile dit :
Très très bon article aussi bien sur le fond que sur la forme. Des punchlines hyper drôles en plus. Avec Biden, le gâteux, et Trump, un chouïa mégalo, il y a toujours matière à rigoler même si au fond c’est extrêmement sérieux car il s’agit quand même de chefs d’état du plus puissant pays du monde sur l’échiquier international.
Cyril Malka dit :
Merci, Cécile.
J’ai bien ri en regardant ce débat. Le plus marrant était de regarder Biden pendant que Trump parlait. Il y avait vraiment beaucoup de moments où il donnait vraiment l’impression de se demander ce qu’il faisait là.